Laurène Le Gall

Designer graphique et UX/UIFondatrice du compte Instagram et du podcast Et si tu posais ton tel ? 

« S’ouvrir à d’autres disciplines nourrit tellement ce que l’on peut proposer comme solution en tant que designer. Et si possible, essayez de rencontrer des experts de ces disciplines pour qu’ils puissent vous orienter exactement là où il y a un besoin. »  


Son parcours 

Premiers pas dans le graphisme

C’est au collège que naît la passion du graphisme chez Laurène. « En sixième, j’ai lu une définition du métier de graphiste : “traduire une idée en image” et ça m’a mis des étoiles dans les yeux. J’ai suivi cette voie dès cette période-là, je faisais des petits montages, des trucs débiles pour mes amis ». Elle choisit donc de faire un BAC Arts Appliqués à Rennes où elle se sent dans son élément et qui, malgré la charge de travail, lui confirme son intérêt pour la discipline.

Laurène poursuit ses études avec un BTS à Montreuil, option Print, Communication Visuelle et Média Imprimé. « C’était à la fois un bon mélange entre du savoir-faire rigoureux, des règles professionnelles et en même temps, un moment pour explorer un peu quelle est sa patte, sa manière de faire ». Elle apprécie particulièrement l’attention portée à la recherche d’idées préliminaires et à la prise de recul par rapport au numérique. Si c’est le côté publicitaire qui l’avait séduite à la base dans le graphisme, ce BTS la sensibilise à la culture et à des messages plus engagés, ce qui lui convient d’autant plus.

Pour son projet de fin de BTS, elle travaille sur la notion d'accessibilité des informations dans les supermarchés par un travail signalétique à l’échelle des rayons et des produits. Laurène souffre elle-même d'allergies alimentaires, et comprend la difficulté que les clients peuvent avoir à s’y retrouver. C’est pour elle une première entrée dans l’utilisation du design comme un outil de facilitation pour les usagers.

       « J’adore faire du beau design et m’extasier devant des affiches, mais c’est vrai que dans ma pratique, j’aime que le design se fasse oublier pour être un outil et pour faciliter les choses. C’était un peu le premier projet où j’ai pu me permettre de le faire assez spontanément ».

Elle intègre ensuite un DSAA mention Graphisme à Toulouse qui lui permet de continuer à explorer et à expérimenter son identité graphique personnelle, les projets étant suffisamment vastes pour avoir l’occasion de se les approprier, avec de nombreux types d’ateliers et la découverte de différentes techniques. 

Des projets en école qui lui ont permis de développer sa patte

Plusieurs projets en école lui ont permis de développer son identité graphique, en édition notamment. Un de ses projets principaux consistait à découvrir un savoir-faire et réaliser une édition pour lui rendre hommage, l’expliquer et plonger les lecteurs dans cet univers. Elle décide ainsi de partir à la rencontre des perruquiers du Théâtre du Capitole à Toulouse. Laurène apprécie particulièrement le travail d’enquête, sur le terrain, presque journalistique, et se prend au jeu de l’écriture.

      « Ce qui est sympa, c’est qu’on a un tout à la fin. Un bel objet qui mêle photographie, illustration, texte… Cela a aussi pu être l’occasion pour moi de faire une reliure à la main. C’est un objet assez précieux qui procure aussi beaucoup de fierté, parce qu’il y a toute cette immersion dans un métier, et je pense qu’il est assez représentatif de ma personnalité graphique. »


Même si Laurène ajoute qu’elle changerait bien certaines choses avec le recul, elle regarde ce travail avec beaucoup de bienveillance et de nostalgie, ayant grandement apprécié partir à la rencontre de ces artisans professionnels, et leur rendre hommage par cet objet. Ces trois années ont donc été pour elle l’occasion d’expérimenter et d’apprendre sur les différents médiums et leur pertinence par rapport à différentes problématiques.


Projet d’édition sur le métier des perruquiers du Théâtre du Capitole à Toulouse réalisé par Laurène lors de sa première année de DSAA..

L’Attention en Mode Avion

Son mémoire de fin d’études sur l’hyperconnexion

L’Attention en Mode Avion critique la connexion abusive et l’impact que cela peut avoir sur la cognition des adolescents. En cherchant sa thématique, Laurène part d’un concept un peu flou : le constat d’un besoin de ralentir et de prendre du recul dans nos quotidiens, dans un monde où tout va de plus en plus vite. En creusant son sujet, Laurène s’est rendu compte que ces injonctions, qui font que l’on fait de plus en plus de choses, sont toutes renforcées par la présence des outils connectés. 

      « Le travail, il va être dans toutes les sphères de nos vies parce qu’on a tout le temps nos mails, etc. La pression sociale aussi, parce qu’il faut tout le temps répondre à ses amis… Ce ne sont pas forcément des choses négatives en soi, mais le fait est qu’il y ait une pression et une envie, ou une façon de faire qui est toujours plus pressée, rapide et condensée avec le téléphone portable, les rend néfastes. Et cette problématique a eu du sens pour moi, c’était hyper ancré par rapport à mon quotidien. Je ne suis clairement pas la plus irréprochable sur l'addiction aux outils connectés, pas la pire, mais pas la plus irréprochable non plus. »

Quand Laurène a commencé à entrevoir le problème et à l’approfondir, elle s’est vite rendu compte de l’étendue que cela pouvait avoir comme impacts sur nos vies.

      « Ça a réveillé comme une vraie urgence, une vraie attache à cette problématique de l’hyperconnexion parce qu’à la fois, c’est très concret, ça me touche au quotidien, moi mes proches, la société, et ça regroupe plein de choses intéressantes et importantes pour moi, sur le respect de la santé mentale, la singularité de tout à chacun, la bienveillance avec laquelle j'essaie d'amener mes propos. (...) Dans l’hyperconnexion il a un côté très invisible, mais en même temps très personnel. ». 

Elle évoque également des notions autour du soin, de la prévention, de la sensibilisation et de la pédagogie, des choses qui lui tiennent à cœur dans sa manière de communiquer et de faire du graphisme. Elle y retrouve aussi des enjeux écologiques, que ce soit dans la manière dont on consomme toujours plus de bande passante et de données, dans la fabrication des appareils et l’usage de métaux rares qui polluent à l’extraction - en plus d’être obtenus dans des conditions de travail non  éthiques - ou encore dans les décharges à ciel ouvert.

Après avoir échangé avec un spécialiste en neurosciences, Laurène précise sa problématique sur les adolescents, la cible prioritaire de ces appareils. En effet, Laurène nous explique que les adolescents sont une cible plus vulnérable, car, pour l’expliquer de manière simplifiée, la partie de leur cerveau liée aux émotions et à l’impulsion est très développée, très sensible, tandis qu’au contraire, le cortex préfrontal, qui sert, entre autres, à la prise de décision et au raisonnement, est en train de se construire plus doucement. 

      « C’est impossible pour un adolescent de résister, c’est déjà tellement dur pour un adulte, alors un adolescent qui n’a pas cette barrière cognitive, ce n’est même pas la peine d'essayer de résister, même avec toute la bonne volonté du monde. (...) Il y a un vrai travail à faire là-dessus, de sensibilisation, d’explication et puis de prévention, voire même de trouver sur le long terme des outils pour contrer ça. »

L’Attention en Mode Avion, le mémoire de fin d’études de Laurène sur l’hyperconnexion et les adolescents

Ses projets de diplômes

      « Par rapport aux problématiques dégagées, ce que je voulais faire, c’était sensibiliser les adolescents, les accompagner avec une certaine pédagogie à prendre conscience de leurs usages négatifs, et les aider à mieux les maîtriser et à adopter des usages qui leur soient plus bénéfiques. Mon idée, ce n’est vraiment pas de diaboliser les outils, mais de savoir comment faire la part des choses et comment on ne se laisse pas aspirer par ces outils qui, si on ne fait pas attention, peuvent être un vortex qui nous aspire notre attention, notre joie de vivre, notre sommeil, tout…»

1. Une application de challenge sur l’hyperconnexion 

Le premier projet de diplôme de Laurène accompagnant son mémoire est une application de challenge dont elle a maquetté le principe et l’interface. Le but de l’application est d’avoir un mois de challenge pour sensibiliser et proposer des solutions actionnables, de la première semaine où l’on prend conscience de ses usages hyper compulsifs jusqu'à la dernière semaine où l’on trouve des alternatives de choses à faire hors des écrans.

L’idée de Laurène n'était pas de faire une application qui fasse rester les personnes sur leur téléphone, mais d’aller chercher ces personnes hyperconnectées directement sur celui-ci. C’est une application avec peu de contenu, sans notifications incitant à y  venir régulièrement, et sans mécanisme de culpabilisation si l’on ne se connecte pas tous les jours. Ce projet d’application est à l'origine dEt si tu posais ton tel, le compte Instagram et le podcast du même nom par lesquels Laurène continue de sensibiliser aux enjeux de l’hyperconnexion.

Identité visuelle de “Et si tu posais ton tel”

2. Une série de dépliants sur les “dark patterns”

Laurène a également développé une série de dépliants et posters sur les “dark patterns”, les fonctionnalités dans nos interfaces et logiciels qui font que l’on adopte des comportements addictifs. Il s’agit par exemple de l'approbation sociale, en jouant sur les likes et le besoin d’appartenance à une communauté, ou la lecture automatique, les flux infinis ou le “scroll”, qui font que l’on va plus facilement enchaîner du contenu sans réfléchir, en supprimant une idée de choix. Toutes les frictions ou blocages possibles sont supprimés, ce qui est intrinsèquement lié au design de ces interfaces.

     « C’est hyper intéressant de connaître ces codes, de les analyser et potentiellement de te placer en contradiction avec eux, de penser des interfaces dans un respect de l’usager, parce que des fois comme ce sont des codes qui vont être hyper ancrés et utilisés partout, tu vas avoir tendance à les mettre par instinct, en te disant, je fais ce qui marche, je fais ce que les gens connaissent, et en fait, tu reproduis exactement les mêmes mécanismes. Ça pose plein de questions éthiques et parfois compliquées. Est-ce que, par exemple, pour mon atelier ou mon application, il faut que j’utilise les notifications alors que je sais que c’est hyper nocif ? Est-ce que, éthiquement, je me le permets ? Qu’est-ce que je fais dans ce cas-là, est-ce que je me dis “oui, mais c’est pour leur bien”,  du coup, je me le permets, ou je me dis, ”non, je n’en mets pas du tout” ? C’est une balance pas toujours évidente à trouver. (...) Mais c’est important de savoir que ça existe et de ne pas faire l’autruche. De le faire consciemment et dans le respect de l’usager, pour son bien-être et de ne pas chercher à l’aliéner. Dire par exemple, là d'accord, on vous prévient qu’il y aura des mécanismes liés à la récompense, est-ce que vous êtes d’accord avec ça ? C’est peut-être juste ça aussi, prévenir, avoir la possibilité de le désactiver… Ça pose donc plein de questionnements très intéressants éthiquement et c’est intéressant selon moi de déconstruire ça, et aussi d’apprendre à les connaître et de les approfondir. »

Laurène découvre ainsi les sciences cognitives et la psychologie au travers de cette pratique de l’UX et de l’UI, ce qui la passionne. Elle apprécie le côté pluridisciplinaire et centré sur le fonctionnement du cerveau. Pour ce projet, elle s’est d’ailleurs rapprochée de l’association des Designers Éthiques. En tant que bénévole, elle a pu assister à des conférences et rencontrer différents acteurs dont Lenaïc Faure qui a mené une recherche approfondie sur les “dark patterns”, ce qui lui a permis de se familiariser avec ces concepts pour pouvoir ensuite les expliquer aux adolescents, avec son langage et son graphisme. Karl Pineau, co-fondateur des Designers Ethiques est d’ailleurs l’invité du dernier podcast d’Et si tu posais ton tel sur le design d’interface : pour aller l’écouter.

La série de dépliants sur les “dark patterns”

3. Des ateliers de sensibilisation (et de création)

Pour son troisième projet, Laurène conçoit un atelier physique avec une douzaine d’élèves. Elle part d’une étude qu’elle évoque dans son mémoire qui démontre que lorsque l’on a son téléphone portable sur son bureau, lorsque l’on travaille par exemple, c’est comme si c’était un gâteau au chocolat… Impossible de penser à autre chose donc.     « Je suis partie de ce constat, et je me suis demandé comment est-ce que je pouvais aider les adolescents. (...) c’est important pour leur scolarité, c’est important pour leur cerveau parce que ce sont des périodes où ils vont construire leur cognition, leur manière de réfléchir, leur attention longue, etc. Donc il faut qu’ils puissent se concentrer et qu'ils puissent avoir des moments hors de leur téléphone portable. Qu’est-ce que je propose par rapport à ça et à cette problématique, de cet instant où “ok, je veux faire mes devoirs, j’ai mon téléphone à côté de moi” ? Je me suis dit d’accord, on va faire très basique - j’aime bien en général faire des choses assez basiques - appropriez vous ça, je vous donne juste les clés et puis faites le comme vous le sentez pour que ça vous parle à vous. J’aime bien essayer d’être vraiment dans la singularité de chacun. »

Laurène décide donc de venir avec des patrons de papiers, pour fabriquer une pochette dans laquelle glisser son téléphone. L'idée, c’est d’avoir deux barrières grâce à cette pochette en papier : premièrement, une barrière physique, en cachant visuellement le téléphone, et deuxièmement, et peut-être encore plus important, une barrière psychologique, en mettant une intention ; en le cachant dans la pochette, on prend la décision de ne pas aller sur son téléphone et de ne pas céder à la tentation d’être dans un moment de concentration hors du téléphone. Pour aller plus loin, plutôt que de leur fournir une pochette et de leur dire de ranger leur téléphone dedans, Laurène et les élèves ont passé un moment ensemble, où elle leur a expliqué les problématiques, les constats et les réponses possibles. En fait, elle les a initié à la méthodologie du design. Laurène s’amuse « Moi, je leur propose des gentilles choses, des messages d‘encouragement, des choses assez neutres pour les aider à penser à ce qu’ils pourraient mettre sur leur pochette. Je m'étais dit le camouflage, en utilisant par exemple une feuille quadrillée, du matériel de cours, etc. et ils m’ont quasiment tous répondu, “non, on est trop faibles ! Il va falloir y aller plus fort, on va jouer sur les phobies, sur le dégoût, sur les insultes, sur le challenge” ».

Une élève, qui a la phobie des oiseaux, a donc été chercher une plume pour la coller sur sa pochette. Un a joué sur le côté double face de la pochette avec un côté challenge gagné/perdu. Un autre dessine des gros yeux lui disant de détourner le regard. Une, qui utilisait son téléphone seulement pour écouter de la musique, fait en sorte de ne garder que l’heure et les réglages de la musique accessibles, et cache le reste. Laurène constate à son tour que par le fait d’avoir passé ce moment ensemble, d’avoir réfléchi à cette problématique et d’en avoir tiré un objet, elle obtient des retours très positifs. Une semaine plus tard, certains élèves lui affirment que cela avait vraiment marché et qu’ils allaient la réutiliser.  

     « Globalement, c’est un peu ça qui ressortait de mes projets, le côté challenge. Avec des adultes, j'aurais peut-être été plus sur l'approfondissement des informations, des problématiques, etc. Mais là pour les adolescents, le côté challenge ça marche hyper bien, surtout s’ils partagent le challenge, qu’ils le font à plusieurs. J’étais hyper contente parce que c’était un moment à la fois convivial, où l’on va sensibiliser un petit groupe et faire une prise de conscience tout simplement, et en même temps il y a un objet concret qui en ressort, une réflexion et après ils ont les clés, ils s’en servent s’ils veulent, mais ils savent que ça existe, et même s’ils n’utilisent plus leur pochette, s’ils y repensent  et qu’ils vont éteindre leur téléphone et le cacher au fond d’un tiroir, c’est déjà gagné.» 

L’atelier de sensibilisation et de création 

Aujourd’hui

Après deux ans et demi dans une agence de communication en tant que graphiste, Laurène s'apprête à devenir UX/UI designer pour le logiciel de santé Silbo, un logiciel de gestion de flux patients en hôpital. Le but étant de faciliter la vie des soignants, en leur donnant accès aux données nécessaires de manière intuitive et simple. Elle retrouve le travail d’UX qui lui avait beaucoup plu avec son mémoire, ainsi qu’un projet avec l’usager au cœur de ses préoccupations, et la possibilité de creuser une problématique. 

Son engagement par le design

C’est naturellement que Laurène a cherché à mettre du sens et des valeurs derrière ses projets, dès ses études. Ses engagements sont globalement autour de l’humain, de son bien-être, de sa santé notamment mentale, mais aussi de la bienveillance, de l’ouverture et de la singularité de chacun. Laurène essaye également de faire en sorte que son design soit un maximum inclusif, respectueux et ouvert à tous.

« J’ai besoin de remettre du sens et de l’humain et d’apporter ma pierre à l’édifice dans ce monde pour qu’il soit plus ouvert, plus beau, plus conscient ou en tout cas, qu’il y ait des gens qui se sentent mieux, même si c’est trois personnes, parce qu’elles arriveront à trouver un meilleur usage de leur téléphone portable. » (...) Ça m’a sauté aux yeux notamment quand j’étais aux Assises de l’Attention à Paris, lors de  tables rondes sur des problématiques d'hyperconnexion (...) quand tu es dans ce petit milieu fermé, où les gens sont tous hyper conscients de ces problématiques, tu trouves ça fou en fait, que ça existe encore et qu’il n’y ait pas plus de choses qui soient faites. Là, c’est exactement pareil, je ne peux plus ignorer. Donc si je peux aider à sensibiliser, à faire passer le message, et à aider quelques personnes dans leur relation aux outils connectés, ou à démocratiser et rendre plus accessibles les contenus qui existent (...) par le compte Instagram, en simplifiant les contenus, et par le podcast, c’est déjà un premier pas. D’ailleurs, j’essaie de dire à mes invités de vulgariser les propos, pour que ce soit ludique, pour faire passer un message plutôt bienveillant. Il y a des épisodes, notamment l’épisode 6, où l’on parle du fait que parfois, tu as envie de “binge watcher” pendant six heures et en fait c’est ok aussi, si tu ne le fais pas pour cacher un mal-être ou procrastiner, mais si c’est juste que tu as envie de poser ton cerveau, bah c’est ok aussi. Il ne faut pas non plus se créer de nouvelles injonctions. Et puis dans mon travail en général ce qui me porte c’est le respect de tout un chacun et la bienveillance. J’espère que ça se ressent dans le message et dans la manière dont il est reçu. »

Et si tu posais ton tel ?

Laurène continue de développer le compte Instagram Et si tu posais ton tel ? et a notamment lancé un podcast en janvier 2022 où elle interview des experts pour approfondir des problématiques sur l'hyperconnexion. Elle essaye ainsi de redonner le pouvoir aux personnes qui veulent comprendre cette problématique, tout en déculpabilisant. Son but premier étant de donner des ressources aux personnes qui s'intéressent à ce sujet, quel que soit leur âge. Elle souhaite leur faire mieux comprendre les impacts, et trouver des astuces pour essayer de changer cela.

Sur le long terme, elle aimerait aussi refaire des ateliers de sensibilisation et pourquoi pas développer l’application… À bon entendeur.

Laurène sera également présente lors de la première édition du festival Facettes sur la santé mentale des jeunes le 15 & 16 octobre 2022 à Paris, où elle animera un atelier avec “Et si tu posais ton tel ?”.

Couverture du podcast “Et si tu posais ton tel ?”

Un conseil pour les jeunes designers

Laurène conseille aux plus jeunes designers d’oser aller explorer ce qui se dit sur leurs problématiques dans d’autres disciplines, que ce soit du côté de la psychologie, de la sociologie, des neurosciences, de l’ethnologie, de l’ergonomie, des sciences ou tout autre domaine pertinent pour leurs sujets.

« S’ouvrir à d’autres disciplines, ça nourrit tellement ce que l’on peut sortir comme solution en tant que designer. Et si possible, essayez de rencontrer des experts de ces disciplines pour qu’ils puissent vous dire exactement ce dont vous avez besoin. (...) Pour mon mémoire par exemple, j'ai juste pris contact avec un enseignant-chercheur, donc quelqu’un de très pédagogue, et très facilement, il a eu envie de transmettre son savoir. J’ai parlé directement de ma problématique et il m’a tout de suite orienté sur les adolescents. Je lui ai pris quinze minutes de son temps, mais par contre moi, ça m’a énormément fait avancer. Donc ça je le conseille vraiment. Et sinon, aller suivre le podcast haha ! Blague à part, créer un podcast a aussi été un outil super pour moi. À la fois pour informer les gens, pour sensibiliser, mais c’est aussi parce que ça me permet vraiment de rencontrer des gens très différents, des profils pluridisciplinaires, et de m’enrichir de toutes ces visions. Selon moi, c’est vraiment le rôle du designer que de croiser toutes ses disciplines et d’en faire émerger quelque chose. (...) Petite astuce pour finir, les gens sont souvent contents de transmettre. Le podcast m’a fait vraiment réaliser ça. Sur dix invitations, neuf sont acceptées. Les intervenants sont contents de partager. J’ai tout gagné avec ce podcast. »


→ Découvrez le travail de Laurène avec  Et si tu posais ton tel sur le compte Instagram et le podcast.

→ Laurène sera présente au festival Facettes sur la santé mentale pour les jeunes à Paris le 15 & 16 octobre 2022.